Laurène et les barriques
Comme tout le monde s'inquiète, je vais vous raconter un peu ma vie (comme si c'était la première fois...). Donc, non pas de chaussures de sécurité, après avoir finie mes Kickers, j'ai opté pour le sacrifice de mes Adidas si jolie auparavant. Je n'ai encore rien pris sur les pieds, je touche du bois. En fait je crois qu'il faudrait une combi entière de sécurité, parce que je ne fais que de me cogner, égratigner... bref, je me débrouille un peu comme un manche. Pour les barriques, on m'avait prêté des gants, mais trop grand, donc au final c'était pire que sans gant. Et sinon, après la réception amortie par le pneu (j'ai la technique maintenant, j'me débrouille comme une vrai chef!), on roule les barriques jusqu'à ça dépend des fois, mais jamais plus de vingt mètres du camion je crois, et on les roule sur la tranche en fer, comme pour les oenopiades, donc je m'entraine du mieux que je peux pour devenir championne l'an prochain (pour ceux qui ne savent ce que sont les oenopiades (comment??? vous ne savez pas??) eh bien j'ai la flemme d'expliquer). une fois qu'on a entroposé toutes les barriques, on doit les mettre sur des supports en fer qui permettront de les entreposer proprement, et ça c'est pas du gâteau... quand je peux trouver autre chose à faire à ce moment là ça tombe à pic!
Pour la provenance des barriques, le plus souvent c'est... la France bien sûr! Et des fois c'est nom français mais fabriqués aux US. Mais bon, on est toujours bel et bien présents dans ce domaine là, et c'est soit en chêne français, soit chêne américain. Pour la différence, en gros le chêne français est plus subtil, le chêne américain donne plus de vanille, donc ça dépend de ce que l'on veut.
Pour les tâches de travail, non heureusement que ce n'est pas une chose par jour, ça dépend d'où en sont les vendanges en premier lieu. En ce moment on fait seulement des remontages car pas de récolte depuis trois jours, donc c'est plutôt: brancher des tuyaux en bas de la cuve, monter les escaliers, brancher des tuyaus en haut de la cuve, descendre les escaliers, débrancher des tuyaux pareil, démarrer la pompe, arrêter la pompe, vérifier qu'on c'est pas trompé de cuve, ajouter des nutriments, attendre pendant le remontage (on remonte le jus par le haut de la cuve pour une meilleure diffusion des composés), mesurer la quantité de sucre, nettoyer quand c'est finit, attendre parce que y'a plus rien d'autre à faire... C'est assez crevant l'air de rien mais le pire c'est que j'aime ça!
Pour les mexicains au début ils ne me parlaient pas, et puis le peu qu'ils me parlaient je ne comprennais rien car ils parlent anglais en roulant les "r", c'est spécial! Mais maintenant on arrive à se comprendre à peu près et ils m'ont accepté dans le territoire de travail je pense, du coup ils m'aiment bien. (pour Marie: no abla espognol).
Sinon mésaventure de travail: quelques lignes plus haut, je parle de vérifier qu'on ne s'est pas trompé de cuve, car en effet hier ce qui n'aurait pas du arriver arriva: le tuyau du bas et le tuyau du haut n'étaient pas branchés sur la même cuve, donc le jus d'une cuve a été vidé dans celle d'à côté. Bien évidemment c'est arrivé sur la cuve de Malbec qui apparemment n'avait jamais été aussi bien. J'étais là quand on s'en est apperçu donc j'ai eu l'honneur et le privilège de l'annoncer à Kevin (le winemaker maître de stage) et c'était... pas fun du tout! En plus quand il a vu quelle cuve c'était il a eu l'air trop désespéré, je me sentait un peu bête sur le coup. Au final les 2 responsables ont été renvoyés chez eux pour la journée, et il n'y aura pas de suite car Justin (le grand chef) n'a pas été mis au courant... Mais du coup je fais bien attention à chaque fois que je démarre la pompe...
Bon je crois avoir répondu à toutes les quastions... sur ce à la prochaine!